mardi 30 juin 2009

De la première sous le plateau du Paradet !!


L'histoire commence le 24 mai 2009. Seb, Berna, marta et moi nous sommes retrouvé à Malabrac pour continuer nos explorations sur le massif. Nous sommes rejoins le dimanche par Jocelyn et Odile (SSP, SCM). Joss me reparle du barrenc du Taureau qui semble intéressant au vu de sa situation au beau milieu du vallon qui descend depuis Campeau. Nous décidons alors de partir à sa recherche. Et ce ne fut pas évident, pas moins d'une heure à dans le maquis à tourner en rond nous permis de retrouver l'entrée. Celle-ci, de petit diamètre, s'ouvre au raz du sol bien caché dans les fourrés. A notre grande surprise, un fort courant d'air froid s'échappe de l'orifice. Rendez vous est alors pris pour le week-end suivant avec le matériel nécessaire.


Concernant l'historique de la cavité, elle fut découverte dans les années 70 par le STYX-MJC Caudiès qui fit l'exploration jusqu'à -40m après de grosses désobstructions. L'ARKHAM poursuivit les explorations (escalades, désobstructions...) sans trouver de suite évidente.


Nous nous retrouvons donc le week-end suivant (30-31 mai 2009) devant la cavité avec Stoche en plus (SCM). Nous descendons dans la cavité le vendredi matin. Un petit ressaut de 4m donne accès à un premier puits de 20m environ en deux parties. Au bas de celui-ci, on suit un petit passage glaiseux sur quelques mètres avant de descendre jusqu'au départ d'un puits de 10m environ. On se trouve alors au bas de plusieurs cheminées formant un espace confortable. La suite est un passage descendant qui a fait l'objet de désobstructions et qui s'arrête 4m plus bas devant un petit trou impénétrable mais avec un petit courant d'air. Nous décidons de continuer la désobstruction et nous réalisons un tir avant de remonter.


Nous redescendons poursuivre les travaux dans l'après-midi. Pendant que les uns grattent, Joss s'attaque en libre aux puits remontants. Le premier a déjà était vu et est colmaté. Il poursuit dans le second mais s'arrête faute de matériel adéquate. Le reste du groupe a préparé un tir et est remonté. Joss et moi le déclenchons et entamons la remontée. Je parle alors à Joss d'une lucarne remontante que j'ai entrevu à la descente quelques mètres avant la fin du puits d'entrée. Après avoir retiré la corde en dessous de nous, nous faisons dégringoler les blocs qui obstruent le passage. Celui-ci s'ouvre très rapidement et nous nous retrouvons en haut d'un ressaut de 1m. Un éboulis fait suite et nous découvrons avec joie au travers des blocs un puits estimer à un quinzaine de mètres. Nous remontons annoncer la bonne nouvelle aux compagnons qui nous attendent dehors.


Le lendemain, tout le monde ou presque se retrouve au sommet du puits. Celui-ci est rapidement équipé et nous débouchons après une verticale de 15 m environ dans une salle de belles dimensions (20x10). Le fond de celle-ci est constituée par une importante trémie à travers laquelle on peut descendre de 5m avant de s'arrêter à cause de l'instabilité des blocs. Joss repère une lucarne 8m au dessus. Une fois de plus, il parvient à l'atteindre en quasi-libre et nous permet de poursuivre l'explo. On suit alors une galerie remontante sur 20m jusqu'à franchir une jolie coulée et s'arrêter au pied d'une belle cheminée estimée à une vingtaine de mètres. Plusieurs petits passages sont explorés mais le plus évident reste un méandre descendant sur le côté de la galerie et qui nécessite une petite désobstruction. Malheureusement, le temps passe et se sera pour plus tard.


Jocelyn et moi retournons dans l'après midi au départ du méandre. Une rapide désobstruction nous amène au sommet d'un puits de 6m environ. Le fond de celui-ci se poursuit par un méandre impénétrable. Une lucarne à mi-puits butte également sur un méandre impénétrable. En redescendant l'escalade de la salle, je repère un petit trou dans la paroi dans un important remplissage argileux. Une étroiture dans l'argile ne me permet pas d'aller bien loin. Nous ressortons et prévoyons une prochaine sortie pour finir les escalades.


Nous nous retrouvons les 26, 27 et 28 juin pour poursuivre l'explo. Seb, Jocelyn, Odile, Luc, Lionel, Marta et moi descendent dans l'ancien fond. Le dernier tir est désobstrué pendant que Lionel finit l'escalade au-dessus. Celle-ci butte sur un passage nécessitant un tir. Il est décidé de réaliser un nouveau tir au fond. En attendant, je part dans le nouveau réseau revoir la trémie. On voit encore sur plusieurs mètres mais les blocs sont vraiment instables et me font renoncer. Je retourne donc voir le trou dans la glaise sous l'escalade. Armé de mon descendeur, je parviens à passer la première étroiture et me retrouve dans une alcôve. Une nouvelle étroiture dans le remplissage me laisse bien voir une belle salle avec un jolie écho. Malheureusement, le passage est trop étroit. Je creuse pendant un moment avec mon descendeur jusqu'à ce que celui-ci soit entièrement couvert de boue. Je continus alors avec un bout de planché stalagmitique trouvé par terre. Un fort courant d'air aspirant m'encourage à continuer. J'entends alors la résonance du tir. Je m'arrête un peu pensant voir arriver les camarades. Personne ne viens ! j'essaie alors de casser une lame avec un gros blocs. Après plusieurs efforts, celle-ci se brise et m'ouvre le passage. C'est encore étroit et je serais obligé de m'y reprendre à deux fois pour pénétrer dans la petite salle. Au premier coup d'œil, je repère deux petits conduits remontant. Puis, en baissant mes yeux, j'aperçois du noir entre les blocs. Un sondage avec une pierre m'annonce un ressaut de 5m environ. J'entame la remontée avec le sourire au lèvre. Je retrouve les copains à l'entrée du trou. Me voyant pas dehors, ils ont compris que j'étais encore au fond et venaient voir ce que je faisais (manque de communication ;-). Voyant mon casque couvert d'argile, ils ont conclut que le Taureau ma chié dessus ! Je leur annonce alors la bonne nouvelle et nous allons fêter ça comme il se doit.


Le lendemain, nous nous levons à 6h car Lionel doit encadrer en canyon l'après midi. Nous nous retrouvons rapidement devant les étroitures boueuses et, armés d'une pelle américaine, nous ouvrons une voie royale. Ce passage est baptisé dans la foulée le "vers solitaire". L'entrée du puits est dégagé et Lionel s'élance. Il atterrit sur un palier 5m plus bas. Un P15 de belles dimensions fait suite ! Je m'élance à mon tour. Au fond, un large méandre fait suite avec un ressaut de 4m et nous nous arrêtons devant une nouvelle verticale avec un bon courant d'air. Jocelyn s'y engage mais s'arrête à 2m du fond par manque de corde. Il lui semble alors que le puits est borgne. En remontant, il pendule à mi-puits dans une lucarne et stop sa progression devant une faille descendante. Nous remontons dans la foulée car Lionel doit nous quitter.


Après une bonne sieste, Joss et moi pénétrons à nouveau dans le barrenc du Taureau vers 18h. Nous descendons d'abord dans l'ancien fond récupérer la corde de l'escalade et du dernier puits et nous retournons ensuite dans le nouveau réseau équiper le dernier puits. La suite est très vite repérée. Un passage au raz du sol laisse voir le départ d'un conduit. Quelques coups de massette nous ouvre le passage. Le boyau est descendant, boueux et s'arrête quelques mètres plus loin quand le remplissage et les blocs rejoignent le plafond. Jocelyn remonte alors dans une faille et rejoins le palier entrevu la veille. Nous fouillons tous les recoins sans trouver de suite évidente. De plus le courant d'air présent hier a disparu ! En remontant, nous découvrons un petit trou au-dessus du ressaut de quatre mètres avec du noir et de l'écho derrière. Jocelyn remonte également une arrivée au bas du premier P15 et s'arrête devant un méandre étroit qui redescend et la cheminée qui continue. Nous remontons en déséquipant, un peu déçu de ne pas avoir pu descendre plus profond mais de nombreux départs restent à revoir. Nous ressortons vers 11h et nous avons l'agréable surprise de voir que tout le monde est venu nous chercher, même Lage qui est monté pour l'occasion. Nous nous promettons, autour d'un bon verre, de revenir percer le mystère du Taureau. Taureau qui d'ailleurs à passé le week-end dans la grange de Malabrac à nos côté, serait-ce un signe ?

En exclusivité, un croquis d'explo de la cavité !!!

Le blog des Trogloxènes est né...

Ça y est, il est là !! Tout le monde l'attendait et il vient tous juste de sortir pour votre plus grand plaisir !

Ce blog se veut une tribune d'expression des membres des Trogloxène avec des articles se rapprochant de près ou de loin à la spéléologie. C'est surtout un moyen de faire connaître nos différents travaux en Catalogne Nord mais aussi partout où des cavités peuvent être explorés.

J'espère que vous serez nombreux à suivre nos aventure.

Bonne lecture....